VILLE - Pathologie

VILLE - Pathologie
VILLE - Pathologie

Un tumulus dans la plaine, un monticule dans la forêt vierge, quelques pierres taillées sur un pic montagneux: là étaient Troie, Angkor, Machu-Pichu. De tels vestiges, savamment analysés, permettent d’imaginer la grandeur, la qualité de villes prestigieuses, de civilisations encore mal connues.

Les villes, qui sont à la fois l’expression la plus condensée et la plus complexe des civilisations du présent et le berceau des civilisations à venir, naissent, croissent lentement ou à une vitesse dangereuse, peuvent connaître une grande activité puis s’endormir ou pratiquement disparaître. Cette mort est soit brutale, provoquée par un cataclysme ou un conflit avec une puissance rivale, soit simplement due à la disparition d’une raison d’être, ce qui est notamment le cas des villes coloniales d’un empire affaibli. Dans le premier cas, la ville parfois renaîtra de ses cendres, comme Varsovie après sa destruction par Hitler, et sa courageuse reconstruction par les Polonais. Il arrivera même que la ville renaisse plusieurs fois sur ses fondations anciennes, comme ce fut le cas de Troie dans l’Antiquité ou de certaines villes européennes victimes d’épidémies, d’incendies ou de guerres.

Il peut arriver qu’après bien des siècles on l’exhume de ses cendres (Pompéi) ou de ses sables (Leptis Magna), mais la vie ne reprend guère alors. Enfin certaines autres, autour de ruines historiques, se survivent brillamment, telles Athènes ou Rome, après des périodes de déclin.

Les villes actuelles sont-elles, dans leur ensemble, et en raison de la forme de civilisation contemporaine, destinées à la croissance, à la dilution, ou à une mort prochaine? C’est une question que se sont posée bien des auteurs, surtout depuis que les «performances» de quelques bombes atomiques ont remis en question l’avenir de l’humanité, et alors que se manifeste, cultivée à grands frais, une sorte de «grande peur de l’an 2000».

1. Un système complexe

Une ville est un système complexe d’ensembles de constitutions différentes: des éléments naturels, des équipements matériels, des éléments humains.

Les éléments naturels tiennent au site, caractérisé par des données géographiques relativement fixes, relief, sol et sous-sol, climat (données variables selon qu’il s’agit d’un port, d’une station thermale ou de sports d’hiver, d’une ville minière).

Les équipements matériels , fabriqués ou construits par l’homme, sont de toutes sortes. Ils affectent l’infrastructure – voirie, réseaux divers – et la superstructure: bâtiments et installations destinés au logement (quartiers d’habitation), au travail (lieux d’emploi, usines, ateliers, magasins, commerces, bureaux) ou aux services publics ou privés tels qu’écoles, hôpitaux, services sociaux, théâtres, etc. Ces divers éléments se modifient dans le temps, en fonction des besoins des utilisateurs de la ville, habitants ou visiteurs. Ils varient tant en quantité (à cause de la croissance de la population ou des données économiques) qu’en qualité. Leurs évolutions sont plutôt lentes, un délai de quelques décennies d’existence correspondant à une certaine notion d’amortissement des coûts d’établissement.

Enfin, les éléments humains , donc essentiellement mobiles, constituent une population dont le chiffre et les caractéristiques peuvent changer dans le temps à un tout autre rythme que le seul vieillissement des individus ou que toute autre évolution générale.

On peut appeler structure de la ville la manière dont se sont organisés, c’est-à-dire répartis dans l’espace et reliés entre eux, ces éléments suivant de nombreuses lignes de force au cours des diverses phases de l’activité urbaine. Cette dernière a pour mission d’accomplir certaines fonctions, à la fois pour permettre l’existence de ses habitants et pour jouer un rôle dans l’armature urbaine, c’est-à-dire coopérer à la vie d’ensembles plus importants, comme la région ou la nation.

Chaque ville, par la variété possible de ses caractéristiques, constitue un cas particulier qu’il n’est ni facile ni sans danger de comparer à d’autres.

De la sorte, si, en médecine, la pathologie exprime difficilement les différences constatées entre un individu malade et un «homme de référence» malaisé à définir, a fortiori la pathologie des villes est-elle sujette à caution et à discussions.

2. Problématique de la pathologie

Une première question se pose, d’ordre éthique. La ville est-elle surtout faite pour offrir à une population donnée les meilleures conditions d’existence? Ou plutôt pour assurer certaines fonctions et recevoir des hommes destinés à les exercer?

Rochefort-sur-Mer, fondée en 1616 par Colbert pour être un port de guerre, ou Brasília, récente capitale administrative, ont été créées de toutes pièces afin de répondre à des buts politiques, puis peuplées par des personnes que l’on a pratiquement obligées à y habiter. Comment comparer la qualité de vie de telles villes artificielles à celle d’agglomérations lentement constituées par des hommes désireux de profiter d’un site agréable ou d’exploiter des territoires particulièrement féconds? Comment comparer l’état pathologique de grandes métropoles comme Paris, T 拏ky 拏, New York ou Moscou à celui des villes ronronnant gentiment le long d’un méandre de la Loire ou de la Garonne?

La question peut être posée sous une autre forme. Dans quel but se préoccupe-t-on de la pathologie des villes? Parce que l’on y vit mal et qu’il faut y remédier pour le plus grand bonheur des habitants, ou à cause du risque de les voir abandonnées, ce qui entraînerait la perte d’investissements importants et la nécessité de les remplacer par de plus importants encore? S’agit-il d’un souci philanthropique au bénéfice des actuels habitants, ou d’un souci économique intéressant une future collectivité?

Est-ce l’état sanitaire de la population qu’il faut examiner, et les chances qu’elle peut avoir de se renouveler et de se développer sur place, rendant ainsi la ville plus florissante? Est-ce au contraire les chances que peut avoir la ville de perdurer et de croître grâce à l’attraction qu’elle exerce, en fonction de qualités intrinsèques tenant à son climat et à ses richesses naturelles, ou acquises grâce aux efforts de ses habitants?

Il semble bien difficile de séparer les deux points de vue: un diagnostic global doit prendre en compte l’état physique de la ville, qui influence sa population, et les multiples activités de celle-ci, qui modifient à leur tour la ville.

Par contre, il convient d’éviter un certain penchant manichéiste selon lequel les grandes villes (modernes Babylones!...) ne peuvent produire que vice et malheur, et seule la campagne procurer vertu et bonheur. On a trop longtemps répété que les grandes villes étaient des nécropoles de l’humanité alors que l’état sanitaire y est en général mieux entretenu qu’ailleurs. Trop prétendu aussi qu’il fallait les supprimer parce que le coût de l’habitant marginal y est beaucoup plus élevé qu’à la campagne: cela est vrai, mais les services rendus n’y sont pas comparables, et c’est pourquoi une bonne part de la population rurale s’y précipite.

Mais une croissance indéfinie de la population n’est pas forcément un signe de prospérité ou de bonne santé de la ville, au contraire!

Un regret exagéré du passé est également superflu. Il est incontestable qu’une croissance trop rapide et mal contrôlée a contribué à massacrer bien des quartiers, voire des villes entières. Cela ne veut pas dire pour autant que la vie y était idyllique dans les siècles passés mais que leur croissance a été laissée au hasard.

En pathologie des villes, le diagnostic conservera toujours un caractère subjectif. Des villes jugées insupportables par une catégorie d’hommes peuvent paraître très agréables à d’autres. À défaut de critères précis, mais illusoires, on admettra que sont en bonne santé les villes où, pour l’ensemble de la population, il fait «bon vivre».

Il ne saurait être question de donner ici une liste des affections qui peuvent frapper chaque sorte d’éléments d’une ville. Voici les plus typiques:

– pour le site, par exemple, les cataclysmes naturels (séismes à Agadir) ou provoqués par l’homme (envasement à Venise);

– pour les équipements: ruptures de barrages (Fréjus), effondrements de terrains (Clamart);

– pour les localisations humaines: formation de ghettos et de bidonvilles (dans le monde entier);

– pour la structure: dysfonctionnement des transports, manque de relations inter-quartiers, ségrégation.

Tous ces phénomènes, plus ou moins localisés dans le territoire urbain, se retrouvent et peuvent être groupés sous deux titres généraux: maladies de carence et maladies de pléthore.

3. Maladies de la ville

Maladies de carence

Il y a, en France, 36 000 communes, parfois divisées en une agglomération principale et en des hameaux ou «écarts». Les spécialistes pensent qu’il y en a au moins 30 000 de trop, dont aucune ne peut vraiment prétendre à une vie municipale véritable, en raison d’un chiffre trop faible de population.

Légalement, le caractère «urbain» n’est reconnu qu’aux communes possédant plus de 2 000 habitants agglomérés. On visera ici surtout les 740 communes, supérieures à 10 000 habitants ou les 4 000 communautés urbaines recensées en 1982.

Le défaut reproché le plus souvent aux petites villes est le manque de variété qu’elles offrent dans la vie quotidienne, la pauvreté du choix dans tous les domaines: emploi, services, activités. Certaines d’entre elles, autrefois centres ruraux, ont même perdu cette fonction par suite de la motorisation de la population agricole: leur stagnation tient souvent à leur trop grande proximité d’une ville importante avec laquelle elles ne peuvent soutenir la concurrence. Dans ce cas, leur chance de survie ou de renaissance consiste à jouer le rôle de satellite de cette voisine, en recueillant les surplus de population ou d’activités nécessaires à sa croissance. L’union, voire parfois la fusion avec elle devra, à terme, remplacer une concurrence périmée.

En France, où l’industrialisation et, par suite, l’urbanisation se sont produites beaucoup plus tard qu’en Angleterre ou en Allemagne, par exemple, on constate que depuis les années 1950 les villes de plus de 5 000 habitants environ sont en croissance générale. Un tel mouvement peut être considéré comme un signe de bonne santé, car les problèmes n’y sont généralement pas très graves et comportent des solutions faciles, que seul le manque de moyens financiers empêche de mettre en œuvre. Un nombre réduit d’actions menées par une personnalité désintéressée, décidée et convaincante, suffisent parfois à y rétablir la confiance en l’avenir.

Dans les villes d’importance moyenne, des carences peuvent tenir à d’autres phénomènes que le manque général de richesses en hommes ou en biens. Elles ont, par exemple, pour origine l’abandon de certaines mines, jugées non rentables, en fonction de l’évolution économique. Dans les cas où l’extraction du charbon était pratiquement la seule industrie locale, un tel abandon frise la catastrophe, d’autant plus que les compagnies minières avaient suivi une politique paternaliste et assuraient par ailleurs toutes les fonctions économiques locales.

Des villes, même moyennes, ont connu au siècle dernier, une époque de croissance rapide, fondée sur une seule industrie, telle celle du textile. Or les textiles naturels connaissent une relative défaveur. Il appartient alors aux industriels de s’adapter, par exemple au traitement des textiles artificiels. Une telle opération peut s’effectuer progressivement dans certains centres comportant une variété suffisante d’usines, qui se transforment l’une après l’autre, comme cela s’est produit à Roubaix et Tourcoing, par exemple, où la mutation est presque totale. Lorsqu’il s’agit de plus petits centres, les petites entreprises disparaissent sans être remplacées.

Les carences principales concernent les services publics, et plus spécialement les équipements scolaires ou universitaires. On sait qu’il y a, même au point de vue national, un retard entre les équipements, tant en ce qui concerne l’importance des établissements que le nombre des enseignants, et le nombre des étudiants que l’on avait la prétention de former. Aussi, malgré de grands efforts de rattrapage, certaines villes souffrent-elles de sous-équipement scolaire; ne pas pouvoir procurer à leurs enfants une instruction suffisante décourage certains ouvriers ou cadres invités à venir s’y installer pour occuper des emplois dans des industries ou des services nouveaux.

Enfin, c’est bien souvent la situation du logement qui se présente dans des termes critiques. Il peut y avoir un manque de logements, en quantité. Or les investissements financiers ne suffisent pas à y obvier. Des difficultés d’un autre type surgissent: la création de quartiers d’habitation et l’arrivée de la population correspondante posent de nouveaux problèmes de relations et de desserte, de nature à rompre l’équilibre qui pouvait exister jusqu’alors: nouveaux besoins en terrains, réseaux, qualité des services, etc.

La carence peut aussi toucher la qualité des logements: taudis, bidonvilles, ce qui, à très peu près, ramène à la question précédente, avec un degré d’acuité apparemment moindre (rendant le danger plus grand, car le bilan négatif est moins visible: le mal paraît moins aigu, et donc le traitement moins urgent).

Enfin le mal provient parfois de la promiscuité d’habitations et d’industries gênantes et polluantes. C’est une partie du problème de l’environnement que l’on a longtemps cherché à régler par la création de zones industrielles plus ou moins éloignées des quartiers d’habitations. La situation est devenue si critique aujourd’hui qu’il a été jugé indispensable de créer un département ministériel spécial pour la traiter (aux États-Unis, en France).

Si l’affection dont souffrent les petites villes ressemble à de l’apathie, bien des gens éprouvent du plaisir à y trouver une résidence secondaire, voire une retraite agréable pour leurs vieux jours.

Par contre, si cette éventualité n’existe pas, elles connaissent en général un climat social difficile. Les travailleurs n’y sont pas sûrs du lendemain; les jeunes s’en vont, les affaires entrent dans une époque de marasme, tout se déséquilibre. L’«image de marque» de la ville devient défavorable à des implantations nouvelles d’activités. Les impôts sont peu productifs et rentrent mal, ne permettent guère les efforts financiers nécessaires aux aménagements propices à un redémarrage.

Ces situations peuvent souvent être envisagées à l’avance: il appartient aux responsables de les prévoir et d’y parer au plus vite.

Maladies de pléthore

Une cité est jugée d’autant plus florissante qu’elle a une population importante, et en pleine croissance. C’est un des aspects de la foi aveugle dans le «développement». Or, si le développement n’est pas mauvais en soi, les conditions de désordre dans lesquelles il s’est généralement accompli ont créé dans la plupart des villes une situation à laquelle il devient très difficile de remédier. C’est la principale justification d’un urbanisme rationnel. Pour s’en rendre compte, il faut comprendre le mécanisme de l’urbanisation depuis deux siècles.

Il est lié à la découverte et à l’utilisation de nouvelles techniques ou de nouvelles forces motrices. Parmi celles-ci, l’électricité et la vapeur sont les plus importantes. Une industrialisation progressive a exigé l’utilisation d’une main-d’œuvre nouvelle (femmes, enfants), dont l’instruction s’est développée et les besoins se sont accrus. Il a fallu installer des ateliers à la frange des agglomérations, faire appel à la main-d’œuvre agricole, en lui procurant des salaires légèrement supérieurs aux siens, créer parfois des quartiers entiers: «courées» de Roubaix-Tourcoing, «corons» miniers, ou laisser s’installer des bidonvilles. Des équipements ont été nécessaires: hôpitaux, écoles. Ces créations appelaient elles-mêmes un nouvel afflux de population, entraînant la spéculation sur le prix des terrains, provoquant la désorganisation des anciennes cités.

Cette progression «en boule de neige» a d’abord eu lieu dans les bassins houillers où l’on pouvait produire de l’énergie-vapeur à bas prix, et à la proximité des mines de fer, favorisant la production d’acier.

Dans les régions comportant ces deux sortes de ressources, on a pu fabriquer des chaudières et de l’outillage mécanique (Ruhr, régions industrielles anglaises ou suédoises). Les chemins de fer en ont profité car il était facile de fabriquer des rails, des locomotives, des wagons; ils ont permis d’établir des rapprochements nouveaux, favorisé le développement de nouvelles villes ou régions, pour exploiter les richesses naturelles, récemment découvertes, de leur sol ou de leur sous-sol. L’industrialisation a proliféré.

Le développement de l’énergie électrique et de ses possibilités de transport a changé les données de la localisation des industries, qui n’étaient plus aussi étroitement liées à la production minière. Il s’en est suivi un foisonnement, sinon un éparpillement de l’industrie dans de nombreuses villes, où le désordre s’est reproduit à diverses échelles. Si l’énergie électrique ne présente pas, pour le voisinage de son lieu d’emploi, les mêmes inconvénients que les innombrables cheminées d’usine, l’implantation des centrales de production peut être source d’inconvénients (poussière, fumées, pollution de l’eau de refroidissement).

Enfin l’utilisation du pétrole et du véhicule automobile (moteur à explosion et à réaction) a transformé non seulement l’industrie, mais la vie de tous les jours, en donnant une nouvelle liberté aux utilisateurs d’énergie. L’expansion accélérée et la généralisation de l’emploi de ces engins (dans les domaines terrestre, fluvial, maritime et aérien) ont créé en peu d’années des problèmes nouveaux et spécifiques (circulation et stationnement, gaz nocifs, bruit) que la croissance des villes n’a pas su prendre en compte suffisamment tôt.

La prolifération des voitures a abouti à la congestion des centres, que nombre d’habitants ont parfois abandonnés pour se reloger dans une banlieue plus calme, puis à son tour proliférante. Ils y ont été remplacés soit par des entreprises (commerces, affaires), soit par des habitants plus pauvres dans des vieux quartiers qui se sont transformés en taudis (Harlem à New York). Pour ceux qui habitent en banlieue, les migrations journalières deviennent une véritable corvée, qu’elles se produisent par le train de banlieue surchargé ou en voiture sur des routes elles-mêmes congestionnées. C’est le drame des grandes capitales, dont le centre se dégrade souvent, pendant que s’étale une banlieue dont le charme ancien disparaît totalement.

Une solution ne peut être trouvée que par la création d’une hiérarchie de centres secondaires, dans une ville rendue discontinue par des réserves suffisantes d’espaces verts (cf. R. Magnan, Archipoles et Orthopoles ).

Il faut parler enfin de l’«énergie grise» en laquelle réside sans doute le remède. C’est celle de l’intelligence humaine, non pas considérée chez chaque individu, mais celle de l’intelligence raisonnée d’équipes, ou d’ensembles d’hommes, consciemment orientés vers un but commun, et à tous les niveaux de la société.

L’utilisation de cette «énergie grise», encore très mal connue et employée, exige un certain degré de concentration géographique des hommes qui la produisent, et cela malgré toutes les possibilités de relations à distance apportées par les mass media et autres moyens de communication (téléphone, télex, télématique).

Comme, de toute façon, l’expansion démographique actuelle, même sans qu’on envisage le pire, interdit aux hommes la dispersion des siècles passés à travers les campagnes, on est bien obligé d’envisager le groupement de la plupart d’entre eux dans des villes plus peuplées. Elles seront aussi plus nombreuses qu’actuellement, à moins qu’elles se rejoignent pour former d’énormes agglomérations (cf. J. Gottman, Megalopolis et Dynapolis ). Mais ces agglomérations, pour être viables, devront obligatoirement comporter des points où le gradient du potentiel humain présentera des maximums qui seront des centres hiérarchisés de divers ordres, de distribution de biens, de services, d’administration, de gestion, de consommation, de réunion, de pensée. Ces points de concentration sont indispensables à l’homme moderne (cf. le quartier de Paris-La Défense). Les bienfaits de la vie en société, la division du travail, la liberté de se spécialiser dans les domaines conformes à ses goûts ou capacités ont pour contrepartie une certaine dépendance, et notamment de proximité par rapport aux agglomérations qui lui fournissent ces biens.

Les hommes ne peuvent vivre dans des villes trop denses. Sous peine de disparaître, l’humanité est condamnée à apprendre à vivre, et à faire des villes convenables du genre des «villes-archipels». Il est urgent d’en faire admettre les principes et de les appliquer.

Encyclopédie Universelle. 2012.

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